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Voile noir sur le Pacte vert

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ParDominique Grémy
rédacteur en chef adjoint

Le rapport a été dévoilé presque en catimini, au cœur de l’été, ce 28 juillet. Le Centre commun de recherche de la Commission européenne y évalue les impacts des stratégies « De la ferme à la fourchette » et « Biodiversité » du Pacte vert, qui visent à réduire l’empreinte environnementale et climatique de notre agriculture et seront déclinées dans les Pac à venir. Elles se traduisent déjà par des objectifs quantifiés pour 2030 : 25 % de la SAU en bio, 10 % des terres agricoles requalifiées en haute diversité, une réduction de 50 % des pesticides et de 20 % des engrais.

Les conclusions de ce rapport sont accablantes. En résumé : baisse de la production, hausse des importations, hausse des prix aux consommateurs, baisse des revenus agricoles, et plus de la moitié de la réduction des GES obtenue remplacée par les émissions en croissance dans les pays tiers. Autant dire : produire moins, pour importer plus et plus sale.

Pas de quoi pourtant entamer les certitudes de la Commission qui, avec la voix de Pierre Bascou (DG agri), nous vantait au récent Space, à Rennes, les vertus de cette nouvelle ambition, censée conduire l’UE à devenir le « leader mondial de la durabilité », capable, bientôt, d’imposer au monde entier les mêmes normes qu’à nos paysans. Je ne vois rien de rassurant dans cette confiance affichée.

En attendant 2030, et avant de redessiner l’agriculture mondiale, la Commission européenne aura déjà fort à faire, dans moins de deux ans, pour faire cohabiter les 27 Plans stratégiques nationaux de la prochaine Pac, et s’assurer que les inévitables distorsions de concurrence entre États membres ne tournent à la foire d’empoigne.

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